Françoise Richer-Rossi, Alfonso de Ulloa historiographe. Discours politiques et traductions, Collection Langues, Cultures, Représentations – Directeur de collection Jean-Michel Benayoun, Paris, Michel Houdiard éditeur, 2018

Ayant quitté l’Espagne, son pays natal, vers 1545, Alfonso de Ulloa s’installe adolescent à Venise pour y rester jusqu’à sa mort. Pendant plus de vingt ans, il écrit sur des thèmes extrêmement variés, mais c’est à l’histoire qu’il consacre ses ouvrages les plus personnels, à une époque particulièrement troublée : affrontements de Charles Quint, puis de Philippe II, avec la France et les Turcs ; lutte contre les protestants ; Concile de Trente ; soulèvement des morisques ; révolte des colons d’Amérique…
Alfonso de Ulloa fut un homme passionné par l’histoire de son temps, celle de l’Espagne, de l’Italie, de l’Empire ottoman, du Nouveau Monde. Mais ce qui fait l’unité de ces livres de nature si différente – biographies, Commentaires, traductions -, c’est le but qu’il poursuit : apparaître comme un médiateur entre sa patrie d’origine, l’Espagne, et sa terre d’adoption, Venise.
Dans ces ouvrages, le polygraphe déploie ses talents. Écrivain, il offre aux lecteurs des textes aboutis qui ne laissent rien aux hasards politiques. Traducteur, il reformule, remanie, amende. Bilingue, il passe de l’espagnol à l’italien et de l’italien à l’espagnol, cherchant à satisfaire, dans un contexte politique tendu, les attentes de lecteurs variés.
« Françoise Richer-Rossi apporte des réponses très éclairantes, après plusieurs années d’une investigation assidue, de même qu’elle met bien en évidence les spécificités du rôle de passeur qu’a joué cet Espagnol implanté à Venise dans une perspective qui lui permet de valoriser sa propre activité, mais aussi la politique menée par son pays d’origine, tout en ménageant les intérêts de la cité qui l’a accueilli. »

AXES DU LABORATOIRE

Axe 3 : Savoirs, circulations et représentations