Françoise Richer-Rossi (éd.), Minorités ethniques et religieuses. La voie étroite de l’intégration,  postface de Bartolomé Bennassar, Michel Houdiard éditeur, 2014

La gypsy girl du Musée des mosaïques de Gaziantep orne la couverture de cet ouvrage. Son regard anxieux de près de dix-huit siècles envoûte, nous poursuit, et renvoie à une inexorable actualité.

Parce que les minorités ethniques et religieuses sont au cœur du débat actuel sur l’identité, la nation ou le multiculturalisme, cet ouvrage s’attache à étudier le sort de diverses communautés, le plus souvent victimes de conquêtes ou de bouleversements politiques, et leur difficile intégration dans des États soucieux de « normalisation sociale ».

Pour mieux comprendre le présent, appréhender le passé est nécessaire. Aussi les contributions de cet ouvrage embrassent-elles une période qui s’étend du XVe siècle jusqu’au nôtre. De l’Europe à l’ancienne Perse, en passant par l’Afrique du nord, elles recouvrent ces immenses espaces pour mieux souligner la volonté de domination des États et leur soif d’uniformisation qui nient sans appel les droits politiques des minorités.

En partant de l’hypothèse foucaldienne d’une tentative, constante,  de « normalisation sociale », cette étude comparative multiplie les exemples de domination exercés, depuis le Moyen Âge, sur les populations qui se sont déplacées ou ont été déplacées pour des raisons diverses (économiques, sociopolitiques, et/ou culturelles et religieuses). Elle analyse comment le pouvoir politique exerce sa violence normalisatrice par une série de mesures administratives afin d’établir des sous-groupes hiérarchisés auxquels il attribue des droits spécifiques. Cette étude souligne ainsi l’une des stratégies des États pour contrôler les populations sédentarisées ou non :  discriminer l’Autre pour mieux le « minoriser » et l’exclure

AXE DU LABORATOIRE

Axe 2 : Genre et diversités

Axe 3 : Savoirs, circulations et représentations