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Fabien Simon

Maître de conférences

fabien.simon@u-paris.fr

Normalien (LSH, 1999), agrégé d’histoire (2003), docteur en histoire (2011), je suis, depuis 2012, maître de conférences en histoire moderne à l’Université Paris Cité (ex-Paris Diderot). Mes recherches se situent au croisement d’une histoire des savoirs, scientifiques et techniques, à l’époque moderne et d’une histoire sociale et culturelle des langues. J’étudie, en particulier, la part que les langues ont pu prendre dans l’élaboration et la circulation des savoirs. Différents thèmes majeurs se sont dégagés au fil des années d’enquête. Le premier, point de départ de ces recherches, réside dans l’étude, au cours de mon doctorat, des projets de langues universelles des XVIe-XVIIe siècles. Afin de percevoir les conditions sociales de production de ce savoir linguistique, ces travaux ont pris la forme d’une histoire culturelle et sociale de ces pratiques intellectuelles à l’échelle européenne. Il s’est agi notamment d’étudier la circulation de ce savoir lié aux langues universelles (par exemple sur la langue chinoise, réinterprétée dans l’Europe de la République des Lettres), sa topographie (avec ses « lieux de savoir », tels que le musée Kircher ou la typographie polyglotte de la congrégation de Propaganda Fide à Rome mais aussi la Royal Society londonienne…) et ses formes matérielles (correspondances, processus d’intertextualité…). Nous avons ainsi pu envisager la manière dont ces réflexions sur une langue universelle ont été conduites, en contribuant à les définir, à la fois dans les milieux scientifiques anglais (J. Wilkins, R. Hooke…) mais aussi dans les réseaux jésuites, romains ou parisiens (A. Kircher, P. Labbe, P. Besnier…). Des échanges connectent ces espaces, à l’intérieur d’une province de la République des Lettres consacrée aux langues. La langue universelle y est moins un objet linguistique qu’un outil linguistique au service des Républicains des Lettres, langue de distinction sociale moins dans son adoption effective que dans les discussions qu’elle suscite à l’intérieur de ce milieu restreint.